
Patrick Hunault, Membre d’IDESO
hunault-patrick@orange.fr
La gouvernance ou l’art de mener son navire à bon port
« Quand un grave marin voit que le vent l’emporte
Et que les mâts brisés pendent tous sur le pont,
Que dans son grand duel la mer est la plus forte
Et que par des calculs l’esprit en vain répond ;
Que le courant l’écrase et le roule en sa course
Qu’il est sans gouvernail et, partant, sans ressource
Il se croise les bras…
La gouvernance ou l’art de mener son navire à bon port
Pourquoi, me direz-vous, pour aborder la gouvernance, thème central de cette nouvelle lettre des PMI, cette digression poétique empruntée à Alfred de Vigny, sur l’abandon du marin sur son navire sans gouvernail, dans des éléments déchainés qui vont bientôt l’engloutir.
La réponse tient en un mot : l’étymologie
Les racines linguistiques sont d’excellents révélateurs des concepts que nous avons conférés aux mots, inconsciemment ou consciemment, au fil de notre histoire.
La gouvernance est à l’entreprise ce que le gouvernail est au navire; un moyen essentiel, vital. Il permet de maintenir le cap contre lames et coups de vent, au plus fort de la tempête, (garder le cap : le choix et l’alignement stratégiques), ajuster à chaque instant la position du bateau pour qu’il résiste au mieux aux assauts des éléments (l’ajustement opérationnel) et enfin changer de cap si une nouvelle destination s’impose ( le changement stratégique).L ‘entreprise sans gouvernance est un bateau ivre balloté, malmené au gré des éléments extérieurs, sans direction ni sens. Aux temps héroïques de nos galions, goélettes et fiers trois mats, la casse du gouvernail en pleine mer signifiait très souvent la mort.
La gouvernance, que je définirai comme l’art et la manière de diriger est finalement ce qui garantit la pérennité des valeurs, de la raison d’être ; mieux, elle se doit de les incarner au quotidien pour que l’aventure collective perdure. Elle est avant tout questionnement sur l’exercice du pouvoir, mot souvent tabou dans l’entreprise, et la prise de décision. Elle en fixe les règles formelles et informelles, et est la gardienne du temple, quels que soient les choix stratégiques, les changements d’orientation et difficultés rencontrées. Autrement dit, le véritable gouvernail du navire Entreprise.
Se pose alors la question de ce que pourrait être une bonne gouvernance. Afin d’éviter de partir dans une énumération de lieux communs dont la littérature commence à regorger, tous très consensuels. Je préfère me poser la question de ce qui doit demain nous aider à mieux décider, non pas individuellement en tant que détenteur d’un pouvoir parfois excessif et seul responsable du bien commun, mais collectivement, tout en évitant les blocages que la pluralité implique. Comment décider collectivement dans nos conseils d’administration, nos Codir ou Copil, et dans notre management quotidien ? Telle est la question passionnante que pose la gouvernance, afin d’éviter le règne d’une pensée ou d’un schéma unique, les choix arbitraires et parfois les impasses. La gouvernance est bien ce gouvernail qui doit nous permettre de piloter l’entreprise, un élément fondamental, pratique , qui au-delà des orientations choisies, nécessairement contingentes donc temporaires, constitue un pilier inamovible, une référence, un phare , dans un monde en évolution permanente.
Pour sensibiliser le capitaine et son équipage sur l’importance d’une gouvernance comprise et partagée, IDESO propose une démarche innovante intitulée « PASSEPORT EXPANSION » .